L'animal
Avoir sa peau
Exposition temporaire
Cette nouvelle exposition s’intéresse à certains animaux peuplant les espaces forestiers et les cours d’eau de nos régions, du Moyen Âge à nos jours. Tenus à l’œil, piégés, traqués, nombre d’entre eux ont été chassés pour leur fourrure, la table ou encore le divertissement, expression du pouvoir. Plusieurs ont été jugés nuisibles, amenant les hommes à décimer des populations animales « sauvages », au rythme de la perception qu’ils avaient de leur présence dans leur environnement.
Le paysage du vivant a ainsi connu bien des bouleversements au fil du temps. La coexistence des espèces est une problématique toujours d’actualité, alors même que notre territoire voit le retour d’animaux autrefois disparus.
Restes fauniques, documents écrits, manuscrits illustrés, objets figurés, toponymie et anthroponymie sont autant de pistes à suivre pour partir à la rencontre de ceux dont l’existence s’est généralement voulue éloignée du regard humain.
Informations pratiques
Exposition à découvrir à la MPMM du 27 juin 2025 au 4 janvier 2026
Publication

La tapisserie de la chasse du Devonshire

Museum no. T203-1957 © Victoria and Albert Museum, London. Source documentaire principale : Linda Woolley, Medieval Life and Leisure in the Devonshire Hunting Tapestries, Londres, 2002.
Les tapisseries de chasse du Devonshire, appartenant aux ducs de Devonshire avant d’arriver en 1957 au Victoria&Albert Museum de Londres, sont quatre superbes tapisseries en laine réalisées vers 1430. Ni l’auteur des dessins initiaux, ni l’atelier de tissage ne sont connus. Mais il est très probable que ces tapisseries aient été fabriquées dans le nord de la France (Arras ?) ou dans le sud des Pays-Bas historiques (actuelle Belgique). Mises bout à bout, elles mesurent environ 40 mètres de long et 4 mètres de haut. Peu de tapisseries de cette taille et de cette époque ont survécu à des siècles d'utilisation, ce qui les rend particulièrement rares et précieuses. Ceci est d’autant plus vrai qu’elles sont, pour le 15e siècle, les tapisseries de chasse les plus belles et riches, d’un point de vue iconographique, que l’on ait conservées.
Les tapisseries sont fortement appréciées au 15e siècle. Décorations luxueuses, elles isolent aussi l’intérieur d’une pièce, lui conférant une chaleur renforcée par leurs couleurs. Leur composition s’avère parfois complexe, comme dans le cas des tapisseries du Devonshire, dévoilant plusieurs scènes distinctes. Les personnages ne sont reliés les uns aux autres qu’à l’échelle de leurs petits groupes, sans rapports avec les autres au-dessus ou en dessous d’eux. Cela pouvait s’avérer utile si la tapisserie venait à être découpée ou modifiée de façon, par exemple, à intégrer une pièce plus petite ou à accompagner son propriétaire dans ses déplacements.
Les tapisseries sont admirées pour le récit ou les personnages qu’elles mettent en avant, qu’il s’agisse d’une scène de combat, d’une représentation allégorique, courtoise ou encore de scènes relevant du mode de vie ou du goût de l’aristocratie, telles que les scènes de chasse. Au 15e siècle, la chasse est une source alimentaire mais aussi l’expression d’un certain pouvoir et un divertissement prisé dans les milieux aisés.
Les quatre tapisseries de chasse du Devonshire sont généralement identifiées selon leurs thématiques principales : la chasse au sanglier et à l’ours ; la fauconnerie ; la chasse au cygne et à la loutre ; la chasse au cerf.
C’est ici la tapisserie de la chasse au cygne et à la loutre qui est reproduite… Mais d’autres animaux s’y retrouvent. Les avez-vous identifiées ?
Pour en savoir plus sur cette tapisserie, cliquez sur les icônes.
Scènes de chasse
Contexte et environnement
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Il y a une dizaine d’années, deux oreilles de loup ont été découvertes parmi des documents conservés aux Archives de l’État à Liège. Ce sont des cas uniques en Belgique. Elles proviennent de deux loups abattus en 1807, l'un à Aywaille, l'autre à Tavier. Sectionner une oreille de loup est une pratique attestée en Namurois dès le 16e s. Cela prouvait l’abattage d’un loup et évitait qu’une même dépouille participe à revendiquer plusieurs primes.
Dans le cadre du projet de recherches « Loup, qui es-tu ? », mené à l’Université de Namur sous la houlette de l’historienne Julie Duchêne, les deux oreilles ont été soumises à des analyses paléogénétiques, de même que 11 autres loups taxidermisés, derniers témoins des loups historiques dans nos régions. Ces analyses ont confirmé que ces oreilles provenaient bien de deux loups, mais aussi que l’une des deux avait un lien de parenté avec un autre loup tué en 1865.
Oreille de loup, 1807, coll. Archives de l’État à Liège, Fonds français, sans cote, hors inventaires, 1807.
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